L’expérience d’une française en Allemagne : la vie quotidienne, la culture, le travail

La transcription

La vie quotidienne et la culture (0:00 – 14:09)

Arthur : Eh bien, bonjour à tous et à toutes et bienvenue sur le podcast Croissant Linguiste ! Aujourd’hui, nous allons parler sur l’expérience d’une française en Allemagne. Bonjour Lisa !

Lisa : Bonjour.

Arthur : S’il te plaît, peux-tu te présenter ?

Lisa : Alors, je m’appelle Lisa, j’ai 23 ans, je viens de Nancy, c’est dans l’Est de la France, pas très très loin de Strasbourg et je fais un assistanat, donc je donne un peu des cours de français dans une école en Allemagne, et voilà.

Arthur : Mais alors, qu’est-ce que c’est l’assistanat ? Est-ce que tu peux nous expliquer, s’il te plaît ?

Lisa : Alors, j’interviens dans les cours de français et j’aide les enseignants ou les enseignantes, oui, avec leurs élèves, dans la prononciation, pour le vocabulaire, expliquer des choses plus culturelles sur la France, et je peux aussi faire des ateliers de conversation ou des cafés linguistiques, des choses comme ça.

Arthur : Merci ! Alors, pourquoi tu as choisi l’Allemagne en particulier, et pourquoi pas l’Italie ou l’Espagne, par exemple ? Là-bas, il fait plus chaud et l’ambiance est plus festive aussi.

Lisa : Alors, l’Allemagne, ce n’était pas vraiment mon premier choix, enfin, quand j’étais en master, j’avais plus envie d’aller au Royaume-Uni, mais c’est compliqué maintenant avec le Brexit, et pour mon stage de master, j’avais fait une demande à Fribourg, et j’ai été acceptée, et j’y suis allée, et j’ai découvert que l’Allemagne, en fait, c’était super, donc j’ai voulu y retourner pour faire mon assistanat.

Arthur : Tu as beaucoup de chance d’être allée à Fribourg, parce que beaucoup d’Allemands disent que Fribourg, c’est la ville la plus belle d’Allemagne.

Donc, tu nous dis que l’Allemagne, c’est super, mais alors, comment est la vie en Allemagne par rapport à la France ? Qu’est-ce qui est différent dans ton quotidien ?

Lisa : Alors, c’est un peu compliqué à dire, parce qu’en France, j’étais encore étudiante, et je vivais chez mes parents, alors qu’ici, je travaille et j’habite seule, enfin, dans une coloc, mais plus chez mes parents. Donc, ce n’est pas la même vie, mais je dirais que je suis végétarienne, et c’est déjà plus facile d’être végétarienne en Allemagne qu’en France, que ce soit dans les restaurants ou dans les supermarchés. Ce qui est différent aussi, c’est quand même la facilité à se faire des amis, je dirais.

En Allemagne, c’est un peu plus compliqué qu’en France. Enfin, je pense que c’est surtout la barrière linguistique. Qu’est-ce qui est différent dans mon quotidien, sinon ? Le fait aussi, dans mon quotidien, à Nancy, je n’ai pas vraiment la possibilité de partir partout en France avec un seul ticket, alors qu’ici, le Deutschland Ticket, dans ma routine et dans mon quotidien, ça m’apporte beaucoup, parce que je n’ai pas besoin de penser à acheter des tickets différents chaque jour pour chaque moyen de transport.

Arthur : C’est vrai que tu mentionnes un très bon point. Alors, pour expliquer, le Deutschland Ticket, c’est comme un abonnement par mois. Vous payez, je crois, 58 euros, et grâce à ce ticket, vous pouvez prendre en illimité tous les trains régionaux de l’Allemagne.

Donc, ce qui est très pratique, et si vous aimez voyager régulièrement, c’est un très bon moyen d’économiser de l’argent. On pourrait dire voyager bon marché. Alors, c’est très intéressant, lorsque tu as dit qu’il est difficile de se faire des amis en Allemagne, et je suis d’accord, personnellement, j’ai eu quelques difficultés à trouver des amis, et j’ai remarqué que les amis que j’ai trouvés sont en grande majorité des étrangers.

Est-ce que tu as aussi la même expérience ? Est-ce que tes amis ici sont tous étrangers, ou est-ce que tu as réussi à te lier d’amitié avec un Allemand ou une Allemande ?

Lisa : Alors, ici, j’ai que des amis qui sont étrangers, mais quand j’étais à Fribourg, j’ai fait la connaissance d’une Allemande, mais je pense que ça a été plus simple de lier d’amitié, parce qu’elle fait des études pour être professeure de français, donc ça nous a quand même rapproché sur ce point. Sinon, non, je n’ai pas d’autre ami allemand.

Arthur : Oui, c’est vrai que vous partagiez la même expérience, devenir professeur de français, donc ces points communs vous ont aidé à vous rapprocher toutes les deux.

Et qu’en est-il de la nourriture en Allemagne, donc un sujet qui est quand même très important, d’autant plus pour les Français. Est-ce que tu as une préférence aussi vis-à-vis de la nourriture allemande ?

Lisa : Alors oui, j’aime beaucoup les Flammenkuches et aussi les Spätzle, mais ça, c’est quelque chose que je connaissais déjà parce que je n’habite pas loin de l’Alsace et ce sont aussi des spécialités alsaciennes. Mais oui, ce sont mes choses préférées, mes plats préférés ici.

Et sinon, j’aime bien le fait qu’il y a quand même beaucoup de nourriture de plein de pays différents, je trouve, plus qu’en France. Donc ça, j’aime bien. Et oui, comme j’ai dit tout à l’heure, il y a quand même beaucoup d’options végétariennes et même véganes, parce que véganes, ça n’existe quasiment pas en France, dans les restaurants.

Arthur : Oui, c’est vrai, tu as raison. Lorsque je vais en France et que je vais au supermarché, les produits végétariens sont souvent plus chers. Par exemple, si je vais à Carrefour, je vais payer cher lorsque j’achète un tofu et ça va coûter parfois le même prix que de la viande.

Alors qu’en Allemagne, oui, j’ai remarqué que c’est moins cher et du coup plus accessible à la population de manger végétarien, voire végane aussi, il y a beaucoup d’options. Par exemple, le lait d’avoine, ce lait, je le bois tous les jours avec mon café. En Allemagne, je l’achète 95 centimes, alors qu’en France, tu peux facilement l’acheter plus de 2 euros par bouteille.

Et qu’est-ce qui te manque de la France pour la nourriture ?

Lisa : Pour la nourriture, le fromage, parce qu’ici, j’ai essayé, je crois, un camembert ou une brie, je ne sais plus ce que c’était exactement, mais ce n’était pas du tout le même fromage qu’en France. Et ici, leur fromage préféré aux Allemands, c’est surtout le gouda ou des choses comme ça, alors que ce sont des fromages que je ne mange pas trop en France. Donc, je dirais vraiment, oui, le fromage et peut-être aussi la baguette, un petit peu quand même.

Arthur : Oui, c’est vrai que les Allemands, ils aiment manger un type de fromage assez différent. J’ai remarqué qu’ils adorent le fromage en tranches, alors que nous, les Français, on préfère les fromages entiers qu’on coupe nous-mêmes. Donc, oui, je partage ton ressenti sur ce point.

Ce n’est pas un stéréotype, les Français adorent le fromage. Et d’ailleurs, dans beaucoup de foyers français, on peut remarquer que le fromage a sa place lors de chaque repas. Généralement, entre le plat principal et le dessert, on mange du fromage avec du pain.

Et en parlant de stéréotypes, est-ce que tu as rencontré des idées reçues sur les Français en Allemagne, donc des stéréotypes contre les Français ?

Lisa : Alors oui, déjà qu’on ne respectait pas vraiment les règles. Donc nous, on traverse toujours, même si c’est rouge pour les piétons, par exemple, ou qu’on fait beaucoup de manifestations aussi. Je pense aussi qu’on râle beaucoup.

Et sinon, oui, aussi qu’on mange souvent des escargots ou des huîtres. J’ai l’impression que les Allemands pensent qu’on en mange à tous les repas. Et sinon, je crois que c’est tout.

Arthur : Oui, c’est vrai que la nourriture a une partie intégrante dans les stéréotypes. Par exemple, quand je travaillais à l’école, parfois on ne m’appelait même pas par mon prénom. On me disait « croissant baguette ». Voilà, donc ça montre à quel point les stéréotypes peuvent être ancrés dans l’imaginaire des Allemands.

Et pour revenir sur ton point du respect du code de la route, je crois que tu as raison. C’est la réalité. Parce que quand je fais du vélo en France, je remarque que les autres Français ne respectent pas le feu rouge. Lorsque tu es un piéton ou lorsque tu roules à vélo en France, eh bien, tu ignores tout simplement le code de la route. Alors qu’en Allemagne, il y a quand même beaucoup plus de respect vis-à-vis du code de la route.

Même si tu es à vélo, même si tu es un piéton, tu vas respecter le feu, les feux. Et d’ailleurs, si tu ne respectes pas les règles, parfois certains Allemands peuvent te gronder. Et ça m’est déjà arrivé que des grand-mères allemandes me crient dessus parce que je n’ai pas respecté les règles.

Et c’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle que maintenant, je respecte, je ne vais pas mentir en disant toujours, mais majoritairement les règles. Et c’est devenu comme naturel chez moi. Voilà.

Est-ce que toi, tu respectes les règles plus qu’avant ou tu as toujours gardé tes habitudes de française ?

Lisa : Ça dépend. Si je vois qu’il y a beaucoup de monde, par exemple au passage pour piéton, je vais moins oser traverser. Mais s’il n’y a personne ou alors si je suis avec ma coloc, on est toutes les deux françaises, on traverse toutes les deux au rouge, même s’il y a du monde.

Arthur : Il y a un peu cette pression sociale. S’il y a des Allemands qui te regardent, alors tu vas respecter les règles. Mais si tu es dans un groupe de français, on reprend les bonnes vieilles habitudes. Et donc, une petite dernière question sur l’aspect culturel. Est-ce qu’il y a une fête ou une tradition particulière en Allemagne qui t’a surprise ou qui simplement t’intéresse ?

Lisa : Alors oui, le carnaval, parce que c’est pas du tout la même chose que dans ma région en France. Le carnaval, c’est très populaire dans le nord, je crois, de la France, mais dans ma région, pas trop. Donc nous, en France, on se déguise juste et c’est tout. Alors qu’en Allemagne, c’est vraiment une grosse fête et j’ai pu voir le défilé du carnaval à Fribourg. C’était assez perturbant. Il y avait beaucoup de personnes avec des masques qui faisaient peur, alors que pour moi, carnaval, c’était plus se déguiser en super héros ou des choses comme ça. Et il y a des choses un peu étranges dans le défilé, donc ça m’a assez surprise, un peu peut-être sexiste ou un peu étrange. Oui, c’est le carnaval qui m’a le plus surprise.

Arthur : Généralement, les Allemands ne manifestent pas. Peut-être que le carnaval, c’est une manière pour eux de s’exprimer, peut-être politiquement, exprimer d’autres revendications dans ce cas. Alors qu’en France, peut-être, le carnaval, c’est vraiment juste pour faire la fête.

Le travail (14:10 – 24:28)

Arthur : Bon, je te propose de passer au thème de ton travail sur l’école et je serais aussi intéressé par savoir si l’enseignement du français en Allemagne, enfin l’enseignement d’une langue finalement, est différent en Allemagne par rapport à la France à l’école.

Lisa : Alors, je travaille dans une école qui est une école assez particulière. Donc, il y a certaines choses qui doivent être, qui doivent juste se passer dans cette école. Mais déjà, j’ai remarqué qu’en Allemagne et en France, on utilise des manuels pour apprendre une langue. Et sinon, dans la façon de faire le cours, ça reste assez similaire. Par contre, dans ce qui est le respect des règles, en France, c’est beaucoup plus strict à l’école qu’en Allemagne.

Par exemple, en France, on doit toujours demander pour sortir de la salle de classe et parfois, on peut nous refuser, on peut nous dire qu’on n’a pas le droit de sortir. Alors qu’en Allemagne, des fois, les élèves se lèvent et sortent sans vraiment en informer l’enseignante. Et j’ai été assez surprise de voir que les élèves ont le droit de courir dans les couloirs, jouer au foot.

Bon, ça, ça n’a pas vraiment de rapport avec l’enseignement des langues, mais c’est quelque chose qui est vraiment différent de la France. Donc j’étais assez surprise de ça, de voir la liberté qu’ont les élèves. Et sinon, pour revenir à l’enseignement du français, je dirais aussi dans les examens, c’est assez différent. Ils ont de gros tests qui s’appellent des KU et des plus petits tests tout au long de l’année. Et on a aussi ça, mais ce n’est pas vraiment sous la même forme, je dirais.

Arthur : Oui, je partage ton avis sur ce thème parce que j’ai enseigné dans la même école que toi, donc je suis ton prédécesseur. Et j’ai remarqué l’absence d’une hiérarchie comparée à la France, c’est-à-dire que lorsque tu élèves, tu peux appeler ton ou ta professeure par son prénom. Et ça, ça m’a choqué parce qu’en France, jamais tu ne vas appeler un professeur par son prénom. On va toujours dire en France Monsieur Dupont, Madame Dupont, mais on ne va jamais dire Eh Sandrine, c’est quoi l’exercice pour demain ? Donc c’est assez choquant.

Et cette différence entre la hiérarchie entre les élèves et les professeurs, entre l’Allemagne et la France, est-ce que du coup, l’atmosphère dans la classe est différente ? Est-ce que à cause du manque de hiérarchie, les élèves font peut-être plus de bêtises ? Ou au contraire, les élèves peuvent voir les professeurs un peu comme leurs amis et du coup, il y a plus de respect l’un envers l’autre ?

Lisa : Alors, je trouve qu’il y a quand même beaucoup de bêtises et parfois même un manque de respect. Je pense que ça dépend des élèves. Pour certains, c’est bénéfique qu’il n’y ait pas vraiment de hiérarchie, mais pour d’autres, c’est juste une bonne façon de pouvoir faire un peu n’importe quoi. Et…oui, c’est compliqué parfois, je pense, de trouver un entre-deux.

Arthur : Oui, je pense que c’est toujours comme ça. Dans une classe, tu en auras toujours qui vont respecter les règles et qui vont apporter des choses positives au cours et d’autres qui vont profiter des failles du professeur ou d’une méthodologie pour « faire le bordel ».

J’ai moi aussi ressenti ça. J’ai remarqué que l’atmosphère peut grandement varier selon la classe. Parfois, tu rentres dans une classe et tu ressens dans l’air que l’atmosphère est bonne et que tu vas bien t’amuser avec les élèves alors que dans d’autres classes, tu le lis sur les visages. Tu te dis « oh là là ça va être difficile aujourd’hui. Et pour un professeur, c’est un défi mental, je dirais. Ça demande beaucoup d’énergie.

Et d’ailleurs, c’est un bon moment pour parler des défis que tu pourrais rencontrer dans ton travail. Est-ce qu’il y en a ? Et si oui, lesquels ?

Lisa : Alors oui, déjà, tout simplement intéresser les élèves parce que pour beaucoup, je pense que puisqu’ils sont jeunes, ils ont entre 12 et 15 ans. Je pense qu’ils ne voient pas encore l’intérêt d’apprendre le français. Donc il faut il faut toujours trouver des idées d’activité un peu ludiques, un peu amusantes pour pouvoir leur apprendre des choses et qu’ils ne s’ennuient pas. Et sinon, je dirais quand même aussi dans certaines classes, ils ont toujours tendance à se tourner vers l’enseignant pour poser des questions au lieu d’aussi venir me voir pour me poser des questions de vocabulaire ou de prononciation.

Et c’est un peu… pas embêtant, mais c’est un peu triste parfois parce que je suis là et j’ai l’impression qu’ils ne font pas vraiment attention à moi et oui, donc, c’est aussi un défi de leur faire comprendre qu’ils peuvent venir me voir et me poser des questions. Et sinon, je crois que c’est tout.

Arthur : Oui, c’est vrai que tu as fait beaucoup d’efforts pour être là où tu es actuellement. Tu as changé de pays, tu as déménagé dans une ville où tu ne connais personne. Tu es dans un nouvel environnement avec des nouveaux collègues, donc tu es là pour aider les élèves.

Et je peux comprendre que tu aimerais que les élèves viennent tout simplement vers toi et te posent plein de questions parce que tu es là pour ça finalement. Et il est là tout l’intérêt d’un assistant ou d’une assistante de langue, c’est de partager avec les élèves la culture française, mais aussi d’enseigner la langue de manière authentique. Parce que parfois, le français que l’on peut voir et entendre dans un livre, dans des exercices à l’école ne reflète pas forcément le français qu’on utilise tous les jours.

Donc, c’est aussi cette authenticité qu’un assistant va apporter à l’école dans un autre pays. La France et l’Allemagne, c’est deux pays partagent un long passé « semé d’embûches », je dirais. Est-ce que tu penses qu’aujourd’hui, c’est important que les Allemands apprennent le français et que les Français apprennent l’allemand ? Ou au contraire, ce n’est plus vraiment utile parce que maintenant, tout le monde parle anglais pratiquement, et du coup, c’est un peu faire des efforts pour rien.

Lisa : Alors si, je pense que c’est toujours utile que chacun apprenne la langue de l’autre, parce que déjà, on est quand même deux pays qui sont extrêmement proches géographiquement, donc on pourrait plus facilement trouver du travail pour que les Français aillent en Allemagne et inversement. Et aussi, je trouve que c’est toujours mieux d’apprendre la langue du pays plutôt que l’anglais. Enfin, que parler anglais avec les Allemands, c’est toujours mieux, je trouve. Et en France, on ne parle pas vraiment anglais, donc c’est important aussi que les Allemands apprennent le français. Et même, je trouve que culturellement, en apprenant une langue, on en apprend beaucoup sur le pays. Donc oui, je pense que c’est toujours important, même en général, d’apprendre des langues.

Arthur : Oui, c’est vrai, c’est toujours utile. Par exemple, en France, comme tu as dit, tout le monde ne parle pas anglais. Peut-être, si tu vas à Paris, les Français parlent anglais parce qu’ils ont l’habitude, parce que c’est une zone touristique. Mais dans d’autres endroits, en France, notamment à la campagne peut-être, où finalement les touristes ne vont pas, et bien c’est là où les occasions se présentent de parler uniquement français. Et donc là, je m’adresse aux apprenants de français qui peuvent se sentir frustrés lorsqu’ils essaient de parler français en France et que le français répond en anglais. Alors oui, c’est très frustrant, je trouve aussi que c’est dommage parce que l’opportunité de parler français est perdue. Donc voilà, je vous conseille de passer vos vacances au fin fond de la France, dans un trou perdu, où vous aurez plus de chances de tomber sur un Français qui ne parle pas anglais.

Ressenti personnel (24:29 – 33:18)

Arthur : Bon bah merci de m’avoir partagé ton opinion sur ce sujet, et pour terminer, je te propose de discuter sur ton ressenti personnel de cette expérience, parce que c’est quand même une expérience extraordinaire de changer de pays, de tout lâcher pour aller dans un nouvel environnement. Et la première question est, comment te sens-tu en vivant et en travaillant en Allemagne ? Est-ce que c’est parfois difficile ou parfois surprenant ?

Lisa : Alors je me sens la plupart du temps assez bien, mais je pense que c’est aussi grâce… Je suis en colocation avec une Française, et je suis beaucoup en contact avec des Français, donc je pense que ça m’aide beaucoup au quotidien de pouvoir garder un certain contact avec la France.

Donc voilà, mais je sais qu’au début, c’était très compliqué, parce que la barrière de la langue était assez dure pour moi. Je ne comprenais pas parfois, même au supermarché, ce qu’on me disait, donc c’était assez fatigant. Enfin, j’étais assez mentalement fatiguée, même en classe avec les élèves, puisqu’ils ne parlent pas beaucoup français.

Certains viennent seulement de débuter leur apprentissage. On est obligés de leur parler en allemand, et c’est assez frustrant parfois de ne pas pouvoir communiquer correctement. Donc oui, c’est difficile parfois au niveau de la langue, et c’est surprenant par exemple par rapport au système scolaire, comme on en a parlé plus tôt.

Et oui, sinon je me sens quand même bien en Allemagne, et il y a beaucoup de choses qui sont bonnes pour moi ici. Je peux manger mieux, puisque j’ai plus de possibilités d’alternatives végétariennes, et je fais aussi quand même plus de sport, donc ma vie est plus saine qu’en France.

Arthur : C’est vrai que le sport ici fait partie intégrante de la vie et du quotidien des Allemands. J’ai remarqué que les Allemands adorent faire du sport, et peut-être que ça nous influence, nous, à faire plus de sport. Par exemple, faire de l’escalade. Ici, il y a beaucoup de salles d’escalade qui sont super sympas, où on peut vraiment bien s’amuser.

Et je suis d’accord aussi que ça peut être très fatigant de parler une langue étrangère. Mentalement, ça demande énormément d’énergie au début, et aussi tu peux être confuse entre le français et l’allemand, parce que lorsque tu veux parler allemand, des mots français viennent dans ta tête, et vice-versa. Donc je pense que ça demande beaucoup de pratique, mais avec le temps, ça devient quand même de plus en plus facile.

Lisa : Alors, même si parfois, comme j’ai dit tout à l’heure, à l’école, je me sens un peu inutile, c’est quand même l’assistanat en général dont je vais me rappeler. Parce que c’est vraiment quelque chose qui m’aide à prendre confiance en moi, et à pouvoir parler devant les élèves sans stress et sans me poser trop de questions. Et même, ça me conforte ou ça me montre que je peux vivre dans un pays dont je ne parle pas forcément extrêmement bien la langue, et que j’arrive quand même à sortir, à faire des activités, à faire mes courses, des choses assez simples et des choses un peu plus complexes.

Arthur : Eh oui, je pense que je vais me rappeler aussi que j’ai réussi à vivre pendant plusieurs mois à l’étranger, et que dans la majorité du temps, ça s’est très bien passé. Et quand tu te compares à d’autres français qui n’ont pas vécu à l’étranger, penses-tu que cette expérience a changé ta manière de voir le monde, voire ta manière de vivre ?

Lisa : Alors oui, je pense que ça a changé ma manière de voir le monde, et même ma vie en général, parce que maintenant, déménager, ça me fait quand même beaucoup moins stressée. Et même si, par exemple, en arrivant en Allemagne, j’avais des papiers à remplir ou un appartement à chercher, puisque j’avais déjà vécu à l’étranger, ça été beaucoup plus simple été je pense que le jour où je reviens en France, ce sera beaucoup moins stressant. Et je pense aussi que ça m’aide à aller vers les autres parce que je me dis que si j’arrive à me faire des amis à l’étranger ou même dans une langue étrangère, alors je peux me faire des amis un peu partout. Et sinon, oui, je pense que c’est tout, ça me stresse moins. L’avenir peut-être aussi, je pense.

Arthur : Oui, tu as listé beaucoup d’avantages et de choses positives à partir à l’étranger et je suis d’accord avec toi. Généralement, partir à l’étranger était pour moi aussi une expérience globalement très positive dont je me souviendrai toujours. Et maintenant, ces expériences à l’étranger font partie de moi. Ces expériences font qui je suis aujourd’hui. Et je pense que toi aussi, dans une certaine mesure, cette expérience en Allemagne t’a forgé, a eu une influence sur ta personnalité peut-être, sur ta manière de voir le monde.

Donc si vous hésitez à partir à l’étranger, il y a ici un consensus de dire oui, partez, vous ne le regretterez probablement pas.

Bon, eh bien, Lisa, je te remercie d’avoir participé à ce podcast et aussi je vous remercie, vous, les auditeurs de ce podcast, pour nous avoir écoutés. Pour conclure ce podcast, j’ai une dernière question qui est, si tu devais résumer ton expérience en Allemagne en quelques mots, quelle seraient-ils ?

Lisa : Alors, je dirais que mon expérience est enrichissante, sportive et parfois surprenante. Voilà.

Arthur : Donc, des choses très positives. Parfait. Eh bien, je vous dis à bientôt et n’hésitez pas à faire les exercices qui sont associés à ce podcast. A bientôt.

Arthur et Lisa : A bientôt.

Quelques remarques

La structure « Être intéressé par »

Dans le podcast, j’ai dit « Je serais intéressé par savoir […] », ce qui incorrect.

➡️La forme correcte est « être intéressé par + nom ». Par exemple :

❌ Je serais intéressé par connaître ton avis. (incorrect car « connaître » est un verbe).

✅ Je serais intéressé par ton avis. (correct car « avis » est un nom).


🤔 Dans ce cas, comment exprimer son intérêt avec un verbe ?

✅« Cela m’intéresse de connaître ton avis. »

✅« Connaître ton avis m’intéresse. »

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